Près de 8 % des Français souffrent de dépression chaque année. Idées noires, tristesse, fatigue... les signes de cette maladie sont connus. Pourtant, il existe des avertissements que l'on connaît moins : les douleurs. Maux de tête, problèmes de dos, difficultés intestinales... Ces appels du corps traduisent parfois un mal-être profond. Les détails de cette souffrance psychique.
Parmi les symptômes de la dépression, l'un d'eux est souvent oublié : la douleur.
La dépression, un mal répandu
121 millions de personnes souffrent de dépression à travers le monde. Cette maladie devrait passer en 2020 au 2e rang des maladies les plus handicapantes. En France, le Baromètre Santé 2005 de l'Institut national de prévention et d'éducation santé (Inpes) montre que 7,8 % des Français ont souffert d'une dépression dans l'année. Une femme sur dix a connu cette maladie. Et moins d'un Français dépressif sur deux a consulté pour un trouble lié à une maladie mentale.
Reconnaître les signes de dépression
Il est essentiel de reconnaître tôt les signes de la dépression, pour bénéficier de la prise en charge la plus précoce possible. Mais le problème est d'identifier les premiers signes de cette maladie (lire notre article Dépression, des signes qui ne trompent pas). Car 35 à 50 % des épisodes dépressifs majeurs ne sont pas diagnostiqués. Pourtant, on connaît les signes psychiques de ce mal-être : tristesse, perte de plaisir... ou les symptômes physiques : fatigue, troubles du sommeil...
La douleur : un symptôme de dépression
Or parmi les signes que l'on oublie de citer, certaines douleurs peuvent être les marqueurs de l'état dépressif. Elles seraient ainsi présentes dans près de 70 % des cas de dépression. Ce sont essentiellement les maux de tête, le mal de dos, les troubles intestinaux. Certes, il faut distinguer les douleurs chroniques, dont la répétition peut dans ce cas être l'origine et non la cause d'un syndrome dépressif.
Traiter la dépression et la douleur physique
Les traitements de la dépression "classique" est aujourd'hui bien codifié : il s'agit de l'association d'antidépresseurs avec un suivi psychothérapeutique. Mais il semble plus difficile de soigner les dépressions qui ont une composante douloureuse : la guérison est plus lente et les traitements semblent un peu moins efficaces. L'approche de cette forme nécessite donc une prise en charge spécifique de la douleur, en plus du traitement de la maladie dépressive. Ainsi, la prise d'antalgiques est parfois nécessaires. Mais il ne s'agit pas forcément d'ajouter un traitement : des études ont montré que certains antidépresseurs avaient également un effet plus prononcé que d'autres sur les douleurs liées à la dépression.
Quelle que soit la stratégie choisie, une chose est sûre : en s'attaquant à la fois à la dépression et à la douleur, il est possible de sortir de ce cercle infernal pour retrouver le sourire.(doctissimo.fr)